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Alain Madec - Formation

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Fils de cordonnier, j'ai suivi la voie de mon père. Lorsque j'étais enfant, au retour de l'école, je m'isolais dans une pièce au-dessus de la cordonnerie pour faire mes devoirs. Dans la pièce voisine travaillait un tailleur de cabans, François Premel. Une porte nous séparait. Il était proche de la retraite ; avec la fin de son activité se terminait toute une époque, il le savait, car, déjà, le prêt-à-porter inondait le marché. Cet environnement m'influença bien évidemment dans le choix que je fis de m'orienter vers l'artisanat.

Je commençai mon apprentissage à l'âge de 17 ans. Pris par son travail et ses clients, mon père n'avait que peu de temps à consacrer à ma formation. Il en laissa donc la charge à Pierrot, son compagnon. Pierrot était sourd-muet. Nous parlions avec les mouvements des lèvres et des mains. Ce ne fut pas un handicap et je reconnais à Pierrot de grandes qualités de pédagogue. Dès qu'il était disponible, mon père s'attachait à compléter ma formation et m'apprit à monter des chaussures. A 23 ans, je m'associai avec mon frère Jean-Michel pour créer notre propre entreprise. A mes heures perdues, je me fabriquais des chaussures.

Certes, elles n'avaient pas beaucoup d'allure mais j'étais fier de marcher avec le produit de ma fabrication. Je pris bientôt conscience que, pour parfaire mon savoir, il me fallait franchir le pas et m'orienter vers la botterie. Mes démarches auprès de la profession aboutirent à une rencontre avec le responsable d'une des plus prestigieuses maisons parisiennes de fabricants de chaussures. Je me sentais un peu à l'étroit dans ma veste à carreaux lorsque j'arrivai à la capitale. Mais lorsque je rencontrai pour la première fois Monsieur Dickinson dans une boutique de luxe du "centre-ville", j'étais vraiment dans mes petits souliers. Au terme de cette entrevue, je fus accepté comme apprenti. Après une poignée de mains bien serrée, je repartis au pays faire mes bagages. Dès lors, je savais que ma vie allait changer ; à l'horizon se profilait un avenir prometteur.

Peu de temps après, je commençai ma formation avec, pour maître, louis Portella. Plusieurs corps de métiers étaient rassemblés dans une même structure. La prise des mesures se faisait dans le magasin ; à l'atelier, on tournait et on sculptait dans une masse de bois des formes élégantes à la mesure des pieds et sur lesquelles était dessiné un patron. Le modèle était coupé dans les meilleures parties des peaux. Les ouvrières apprêteuses assemblaient les pièces au moyen de coutures, pour former la tige qui était ensuite montée sur forme par les ouvriers de pied. Après la finition et le bichonnage, Monsieur Louis donnait son verdict, il savait reconnaître à la façon qui avait été l'exécutant. C'était un maître d'apprentissage qui préférait me laisser trouver par moi-même mes erreurs plutôt que de me donner à chaque fois la solution. Les ouvriers de pied complétaient cet enseignement en me tirant d'affaire lorsque je butais sur une difficulté. Ainsi, c'est dans un esprit d'équipe et de partage qu'en trois mois, je franchis les étapes qui me permirent de réaliser enfin une paire de chaussures, à la façon d'un bottier débutant.

Je savais, dès lors, que si je n'allais pas devenir un bottier confirmé, cette formation allait me permettre d'exercer le métier de cordonnier dans la plus pure tradition. Par attachement à la Bretagne, c'est à Rennes que j'ai choisi de m'installer. Aujourd'hui, écrire ce livre est pour moi un moyen de pérenniser ce savoir ancestral, mais aussi et surtout, de rendre hommage à mes pairs.

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